Jukebox et Ciné Club nostalgie

 

                   Puisque nous sommes des anciens de Gassendi des années soixante, on peut certes en parler .

 

                  De nous, du Lycée et des années soixante.

 

                 On l'a fait sur ce site et on va continuer puisqu'on s'en est donné les moyens et l'occasion. On s'est même revus, "retrouvés" comme on dit,  dans la surprise initiale d'une familière étrangeté 50 ans après. Puis on a recommencé. Encore et encore depuis. Et au fil des rencontres et du dire des uns et des autres, des souvenirs et des émotions sont remontés, parfois éclairés d'un jour nouveau.

 

               Un bref extrait du  juke-box de la piscine a fait en son temps son petit effet de Madeleine de Proust.  La séquence d'un film musical avec Tyrone Power aussi.

 

 

                Souvent, quand nous venons faire un tour sur le site, c'est le surgissement d'un moment où nous nous remettons quelque peu malgré nous, l'espace de cet instant magique, sous la chevelure fournie et  la blouse grise obligatoire de la jeune ou du jeune ado de l'époque que nous étions. Des ados pleins d'espoir de découvrir le monde et d'avoir prise sur lui pour l'infléchir de leur propre apport.

 

              Aussi m'a-t-il semblé intéressant de nous permettre d'aller encore plus directement télescoper émotionnellement le temps qui a passé, par le pouvoir amplificateur de la musique et de l'image  d'époque.

 

           D'où cette rubrique qui deviendra, elle aussi, ce que nous aurons désiré en faire....

 

          Je vais laisser, là encore à chaque étape, un espace participatif pour vos réactions et commentaires.

 

           Vous pouvez y intervenir directement, comme ailleurs dans les autres rubriques du  site.  Mais vous pouvez aussi m'adresser des liens vers des clips vidéos ou des séquences cinématographiques, avec votre commentaire particulier, que je mettrai bien volontiers en ligne.

 


Séquence nostalgie : cliquez sur l'image

Pour commencer : la mise en bouche d'un large florilège musical des années soixante.

Chacun ne manquera ps d'y retrouver des moments de sa vie.

Et en voici un autre... Que des succès mille fois entendus!

Et encore un petit sur cette route du retour émotionnel ...

Et puis, il y avait les grands, immenses, qui nous prenaient aux tripes...

Et l'âge venu, nous avons tous eu l'occasion de vivre dans notre entourage et de mieux percevoir la profonde et criante vérité de ce chef-d’œuvre...de poésie et de tic...tac pendulaire.

Brel, nous étions allés le voir avec la "bande" des autres Gassendiens de la Fac de Sciences Saint-Charles à Marseille, au balcon du Gymnase, en 1964. Et c'est la jeune Isabelle Aubret, l'accompagnant dans cette tournée, qui avait chanté la Fanette en première partie du spectacle. Un grand moment pour nous.

 

Et puis, il y avait aussi la résonance émotionnelle de celle-là, sortie à ses débuts quelques années avant, et qui continuait son chemin, pendant que nous commencions le notre .

Et enfin, le grand Georges, ses copains, ses bancs publics, son gorille, ses passantes et son Auvergnat.

Et ce temps qui, pour nous à cette époque, était encore tout à venir...


Et qui n'a pas dansé tendrement sur ces airs .... en surboum ou au bal du village ...

Et du côté de la Manche, il nous arrivait "ça", qui allait marquer aussi l'époque :


 

Et vous c'est quoi qui vous a marqué? Racontez-nous!

 

 


Premiers commentaires sur les  souvenirs et anecdotes qui vous viennent  ...

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Commentaires: 8
  • #1

    Michel Berlin (jeudi, 05 avril 2018 09:37)

    Pour les slows, rocks, twits ou autres, autant que je me souvienne, il n'y avait pas grand chose à Digne pour les jeunes désirant se rencontrer quand ils en atteignaient l'âge, autour de la danse, surtout pour les pensionnaires... Ou alors, avec mon environnement d'amis nous n'y avions pas accès ou n'avions pas tous les codes. Il y avait par exemple une arrière salle municipale à Malijai avec un électrophone que nous fréquentions parfois, vers la seconde, mon copain Etienne Granon et moi-même, les samedi après-midi ou dimanche. Puis, il y avait les fêtes de village, le fameux bal annuel de l'école normale et, je me souviens aussi, le traditionnel bal des lundi de Pâques à Oraison. On y rencontrait toujours, de bal en bal, à peu près toujours les mêmes d'une tranche d'âge correspondante qui arrivaient inévitablement un jour ou l'autre à cette "maturité" sociologique d'époque. Encore fallait-il avoir les moyens de se véhiculer vers ces différents lieux festifs éparpillés.

  • #2

    Farcy (samedi, 07 avril 2018 13:52)

    Merci Michel pour ces morceaux choisis et toute la mélancolie qu'ils promènent
    Bravo
    amitiés

  • #3

    Bonnafoux Marcel (samedi, 07 avril 2018 17:35)

    Merci que de bons souvenirs ç' était vraiment de belles musiques et de belles chansons.

  • #4

    MB (samedi, 07 avril 2018 17:46)

    Elles ont peut-être surtout le bref pouvoir, passager mais "magique", de nous remettre un peu le cœur dans le jeune état palpitant d'ouverture où il était en ce temps là.... Et c'est bon! A consommer seul, accompagné ou sans "modération".

  • #5

    Jean-Louis LIENART (samedi, 14 avril 2018 09:27)

    Pour répondre à l’appel à mémoire de Michel Berlin, les lieux de rencontres entre jeunes dans la capitale bas-alpine étaient effectivement assez rares.
    Dans mes souvenirs de jeune ado, entre 12 et 15 ans (60 à 63, année où j’ai quitté Digne), il y avait deux lieux particulièrement fréquentés (par les externes notamment), proches de mon domicile, raison pour laquelle sans doute les souvenirs sont assez vivaces.
    Le premier était le Lido, qui était une grande salle de cinéma, mais pas exclusivement, avec une salle de bar discothèque fonctionnant de jour (et de nuit ?, mais j’étais trop jeune….), agrémenté d’un juke-box et de plusieurs flippers ; c’est donc là, après les cours du Lycée, entre 17h et 19h, qu’on écoutait les chansons à succès de l’époque (bientôt nommés « les tubes »), en regardant les plus grands s’escrimer à contrôler le trajet de grosses billes en métal qui déclenchaient moult sons et lumières, ce qui miraculeusement, faisait tourner un compteur dont seuls quelques experts maîtrisaient la logique mathématique.
    Le second lieu était à vrai dire exceptionnel, peut-être 2 ou 3 fois dans l’année, c’était la fête foraine, sur la place Gassendi.
    Il y avait là les stands de sucreries (chichis, beignets, barbes à papa et pommes d’amour !), les stands de tirs à la carabine, ceux de loteries plus ou moins honnêtes, mais surtout les auto tamponneuses.
    Cette attraction exerçait une véritable fascination sur nos jeunes esprits (MB dirait : sur notre libido naissante), car chaque véhicule pouvait accueillir fort opportunément deux personnes, ce qui permettait aux plus audacieux d’inviter une personne du sexe opposé, et d’oser mettre le bras autour de son épaule, propulsant le rythme cardiaque directement à 120 pulsations.
    Pour les moins chanceux, il restait la possibilité de déclarer sa préférence en percutant, à de nombreuses reprises, le véhicule dans lequel se trouvait la personne objet de la flamme ; et pour tous les autres (encore nombreux sans thune) le droit de regarder ce manège aux règles bien précises, debout sur les travées en bois autour de la piste, observant les liaisons qui s’ébauchaient sous leurs yeux, attentifs au moindre sourire et décryptant chaque esquisse d’un baiser de la main.
    Pendant la session d’hiver (la période de carnaval) les forains avaient recours à la puissance de la musique pour aimanter les ados malgré le froid assez vif, tous les soirs dès 17h et jusque tard dans la nuit tombée ; ce qui n’était pas sans conséquence sur les notes fort médiocres décernées les jours suivants par nos chers professeurs.
    Inlassablement, les ritournelles passaient en boucle ; j’aimais beaucoup « Marjolaine » de Francis Lemarque mais aussi « Si tu vas à Rio » de Dario Moreno (en cohérence avec la période carnavalesque), et inévitablement « Milord » d’Edith Piaf, sans oublier te rythme entraînant du « Pont de la rivière Kwai ».

  • #6

    MB (samedi, 14 avril 2018 12:12)

    Merci Jean-Louis, c'était tout à fait comme tu le dis si bien. Mais, pour moi, sur cette même place et autour des intemporelles auto-tamponneuses aussi, un peu plus tôt que toi, vers ma 5ème, dans les années 56-57 ou 57-58. Notre ritournelle de l'époque, c'était les yeux battus et la mine triste de pauvre "Bambino" chanté par Dalida. "Marjolaine" aussi d'ailleurs, et déjà il me semble, ça me dit également beaucoup.... comme accompagnement de quelque rêve d'époque... de télescopage gagnant... jamais réalisé.

  • #7

    Remi MIRALES (jeudi, 03 décembre 2020 15:17)

    bonjour les copains,
    est-ce que quelqu'un a encore des souvenirs de la préparation du bal du bac de juin 1964 dans les anciens thermes. nous avions contacté un orchestre de Marseillais proches des Beattles
    à bientôt

  • #8

    Michel Berlin (jeudi, 03 décembre 2020)

    En 64 j'étais déjà parti. Mais je trouve super cette idée de bal du bac pour clôturer traditionnellement l'année et fêter le départ du Lycée. L'année d'avant pour moi j'ai eu la déception de la voir se clore en eau de boudin. Nous avions préparé cette épreuve finale selon la tradition en la marquant de rubans en nombre pré-défini et aux couleurs codées ( j'ai oublié lesquelles, il y en avait pour le BEPC, le 1er bac et le second et pour les différentes sections). mais pas de bal terminal pour notre promo 63. Si bien que nous n'avons pu que très faiblement marquer le coup à 3 ... au Lido, seul endroit musicalement un peu vivant, en soirée à Digne. Tristounet sentiment d'inachevé garanti! D'autant que pour un coup, ce soir là, mon père m'avait laissé exceptionnellement la voiture que je devais, avec une belle ingratitude et beaucoup d'insouciance à se prendre pour Jean Rolland, lui balancer dans un ravin quelques mois plus tard aux Grillons. En revanche bon souvenir en ce qui concerne le bal de l'école normale la même année un peu avant la fin. Classique panne de courant (traditionnelle aussi d'après Gérard Mathieu) non accidentelle, bénéfique aux couples au rapprochement réussi ou en bonne voie de réussite dont je faisais partie. (Me rappelle plus le nom). Je laisse la place aux souvenirs des "jeunots" de l'année suivante sollicités par Rémi. A vos claviers jeunes gens!

Pour toutes celles ou ceux que t'aurais voulu inviter alors, voire bien plus tard, sur ces auto-tamponneuses

Pour soutenir les tendres  souvenirs de Jean-Louis et de quelques autres.

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Encore quelques vidéos en vrac, comme elles me reviennent. 

 

Le grand Jacques d'abord. Et le génie du déploiement de sa souffrance en ailes poétiques d'Albatros... Si la souffrance est commune à l'homme, seules les ailes pour la déployer et en faire quelque chose changent finalement. Chacun les siennes... " Ce que tu ne peux atteindre en volant, tu dois chercher à l'atteindre en boitant " disait Freud. Boiter est notre lot commun devant ce que Brel appelait aussi "l'inaccessible étoile". "Boiter n'est pas pêcher " ajoutait Freud.  Ecoutons-le, écoutons-nous  boiter...


Et maintenant ?  Nous avons tous fait un très long voyage... Nous sommes mieux à même d'entendre la chanson des vieux amants ...

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Entre jukebox et ciné un petit coup d’œil dans le rétroviseur vers  le casier du Lycée de Paul-Louis ....

 

Nous devons ces photos et , j'en suis sûr le petit pincement de tendre émotion qu'elles ne vont pas manquer de susciter, à notre très cultivé ami Paul-Louis ALBERTINI. Ces ouvrages ornaient sans doute, comme il se devait, son casier de pensionnaire au Lycée. Il nous en fait aimablement parvenir les photos d'un recoin de sa bibliothèque où ils passaient sans doute une quasi retraite active. Active surtout, n'en doutons pas, dans la tête de notre ami l'humaniste, qui grâce à ces "humanités", peut-être à tort moins prisées de nos jours au nom des nouveaux Dieux rentabilité et utilitarisme immédiats, put se développer bien faite et cultivée. 

J'ai gardé pour ma part longtemps aussi les Lagarde et Michard, qui ont marqué tant de générations d'élèves. Ils figuraient dans la mienne  de bibliothèque (et de tête off course), avant de finir par me résoudre à les ranger ailleurs par besoin de place.

 

En revoyant ces ouvrages scolaires, une pensée émue pour nos maîtres vient s'y associer tout naturellement. M. Bernard pour la philo. , M. Coué pour le Grec le latin et le Français, M. Queyrel pour le Grec , le latin et le Français aussi. De bons souvenirs au total... malgré les angoisses, yeux baissés sur le bureau pour tenter de se faire oublier,  lors de l'inévitable interro du lundi matin sur la préparation latine très souvent "Zappée" pendant nos weekends de rêve.  Ils nous ont transmis les "humanités". Celles  qui ont contribué à forger notre réflexion et notre sensibilité  pour mieux faire de nous des femmes et des hommes enrichis de la pensée des anciens qui constitue nos racines.

"Mens sana in corpore sano" nous ont-ils enseigné. Et ça nous a ouvert l'esprit et forgé les bases de ce que nous sommes devenus ....

 

Photos P-L ALBERTINI


Séquences ciné-club

Une pensée émue et reconnaissante pour notre ancien professeur de lettres classiques Queyrel qui anima si longtemps le ciné-club Dignois.

 

Une pensée aussi pour tous les pensionnaires ados éloignés de chez eux, parfois dès la sixième, n'est-ce pas Pierre-Jean, Paul-Louis, Lucien, Jean-Paul, Jean-Noël et bien d'autres, qui traditionnellement tous les dimanches, ne pouvant rentrer chez eux, allaient tenter de tromper ce point d'orgue dual à la fois de liberté mais aussi de ... solitude familiale, en allant au ciné ...

Et dire qu'en sixième,  mon premier film de rentrée, en noir et blanc de surcroît, dans la salle sombre et vieillotte du Rex (souvenez-vous), fut "Chien perdu sans collier"...

Et, en guise de noirceur, vous souvenez-vous des quelques soirées ciné-club au Lycée  dans la grande salle du 1er étage, à côté de la classe de Math Elem, où l'on y passait, avec un son à la noix, des trucs rigolos et pleins d'action du genre "Le septième sceau"...

Ces films ont accompagné notre adolescence  ... et l'ont enrichie.

Que dire de ces dialogues mijotés à savourer lentement avec délicatesse comme de la haute cuisine verbale ?  "Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche" .... Ecoutez par vous-mêmes!

Et celle là dont je ne me lasse pas même plus de 50 ans après...

Autre scène culte qui n'a pas vieilli

Et cella là a pris, comme nous avec le temps, néanmoins quelque ride ... parait-il... Mais, à l'époque de nos 16-18 ans, quelle entrée qui faillit crever .... notamment l'écran du Lido, et provoquer la manifestation souterraine de ce que Marie-Hélène appelle joliment quelque "vigueur matinale"  !

Un autre où, précurseurs du populisme de Bush et Trump, le bien et le mal s'affrontent de façon adolescente binaire, épurée et simpliste : L'homme qui tua Liberty Valance.

L'air de ce film fit un malheur et nous trotta dans la tête longtemps

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Commentaires: 1
  • #1

    Bonnafoux Marcel (samedi, 07 avril 2018 17:36)

    De grands films avec de très grands acteurs


Je vous en rajoute encore une petite séquence pour la route ....vers une de nos prochaines rencontres que je souhaite proche.  Toujours d'actualité les chefs d'oeuvre de Michel Audiard qui ont marqué notre jeunesse et façonné l'impertinence de notre esprit critique. Ca fait tout aussi partie de nos humanités.

Voici la séquence des Grecs ..... criante de vérités éternelles. Il y  a, depuis toujours, et dès l'enfance,  les irréductibles partisans de l'ordre, prompts à "fayoter" pour  rester collés au manche ou directement à sa droite.

Et puis les autres, sortes de Robins des Bois éternels ados, parfois aussi systématiquement du côté opposé.  Tels sont  les Hommes que nous sommes !  Touchants dans l'humanité de leurs pauvres crispations comme dans celle de leurs faiblesses que l'art sait si bien mettre en scène en résonance profonde aux nôtres .