Forum des anciens de Gassendi

C'était le temps des copains, le temps de l'amour et de l'aventure pour nous ....en effet!!

Touchantes , non, ces paroles justes qui ont marqué leur temps et,en lesquelles nous pouvons nous retrouver, non sans quelque nostalgie mais avec tendresse et bienveillance, de notre place d'anciens d'une époque révolue...

     

Un Forum animé et très fréquenté où chacun a plaisir à se rencontrer... et échanger librement.
Un Forum animé et très fréquenté où chacun a plaisir à se rencontrer... et échanger librement.

 

 

                      Cet espace d'expression et de communication entre anciens élèves, surveillants, professeurs ou administratifs du Lycée Gassendi de Digne-les-Bains est ouvert à tous.

 

 

                        Aussi bien aux membres inscrits de l'association Gassendi années soixante qu'aux autres anciens du Lycée connectés sur ce site et désireux d'échanger des souvenirs et des réflexions.

 

 

 

                          Il s'agit d'un Forum, c'est à dire d'un lieu de rencontres et d'échanges entre anciens ayant partagé des moments de vie dans une même époque et un même lieu. Ce Forum prolonge et pérennise nos retrouvailles dans l'espace et dans le temps en leur assurant une certaine permanence informelle.Il se voudrait tout aussi bien prolonger la magnifique salle d'accueil des Gîtes de notre ami Pierre-Jean, que celle du Grand Caf., des "foyers" de l'époque  ou de la piscine où nous allions alors, simplement pour y retrouver les autres jeunes et échanger avec eux.

 

 

 

                          Anecdotes, échanges d'impressions, de souvenirs, d'idées, actualité , vie de l'association, réactions à ce qu'en disent les uns et les autres sont donc les bienvenus. Le dialogue y est non seulement possible mais souhaité, dans le cadre de ce que permet et proscrit la loi toutefois.. On n'est, à l'évidence, pas tenu de ne parler que du passé, même s'il sous-tend ce qui fait notre lien. Il va de soi que les règles de courtoisie, de tac et de bienséance ménageant le "vivre ensemble" de chacun dans l'humanité de sa respectable différence guideront nos libres échanges, en évitant tout prosélytisme ou tribune d'ordre religieux, philosophique ou politique, voués à la surenchère d'affrontements "claniques" identitaires qui n'ont pas leur place ici.

 

 

 

                           Le but est seulement de retrouver, renouveler, créer, entretenir et faire vivre des liens d'amitié et de camaraderie.

 

                        

 

                          Pour simplifier par rapport à nos débuts vous pouvez désormais inscrire votre commentaire dans la seule catégorie 'Forum" ouverte.

 

 

 

                           Ce Forum, ces liens seront ce que nous en ferons. J'espère qu'il reflétera notre dynamisme et le plaisir renouvelé que nous avons tous eu à nous rencontrer récemment, ainsi que celui que nous aurons à rencontrer les nouveaux anciens qui, passant par là, s'y arrêteraient un peu parmi nous. A très bientôt donc.

 

 

 

                                                                                                                                                                                                     Michel Berlin

 

 (Ci-dessous, un extrait du 1er concerto de Tchaïkovski qui, souvenez-vous, passait alors en boucle au juke-box de la piscine, notre principal lieu de rencontre et de convivialité "ado" dans les années soixante.)

 

 

 

 

 

Allez, pour titiller un peu la "madeleine de Proust" de vos petits cœurs purs d'alors en pleine culture nouvelle ou ... en jachère .... provisoire, je vous en mets ci-dessous une autre tranche de "big succès" de ce Juke-box. Il y passait aussi en boucle ... en ce temps là. Rappelez-vous! C'était  Christophe qui nous criait Aline dans tous les juke-box et  les discothèques à fendre nos jeunes cœurs prêts à l'amour..  Tout un programme de "slow" câlin pour toute bonne "surboum", souviens-toi!

 

 

 

Les poètes le chantent ....aussi.

Ah! quelles étaient jolies les filles de Gassendi,                                     laï, laï, laï, laï!.....

         Hommage à nos anciennes camarades du Lycée Gassendi de Digne

 

 

 

Pour vous, Mesdames,

 

Ces quelques lignes

 

Que vous déclame

 

La gent masculine

 

 

 

Jusqu’à votre adolescence

 

Le mystère est votre essence

 

Pour notre esprit d’enfant

 

Qui va chemin faisant

 

 

 

Mais lorsque pareilles à des fleurs à peine écloses

 

Nos sens jusque là en sommeil

 

Éclatent à la vue de ces roses

 

Que vous représentez dès le réveil,

 

 

 

Nos sentiments en effervescence

 

       Nous jouent des tours,

 

A la vue de tant de magnificence

 

Et nous font même faire des détours

 

 

 

     Pour voir apparaître

 

Ne serait ce qu’un bref instant

 

 Le visage que nul autre être

 

 N’a plus cher à ce moment

 

 

 

Plus rien d’autre n’a alors d’importance,

 

Tout est suspendu à votre existence,

 

A ce que vous fassiez preuve d’indulgence

 

Pour nous, malheureux, qui sommes en souffrance.

 

 

 

      Tel est l’amour dans la jeunesse

 

Qui peut nous faire réaliser des prouesses

 

Mais qui accapare notre esprit à tout instant

 

    Et nous rend aveugles et dépendants .

 

 

 

Claude SAVORNIN, Paris , 31 04  2018 .

 

 

 

Les premiers commentaires

  • Michel B (samedi, 30 mai 2015 11:01)

    A titre de premier essai.

    Pour mieux se repérer dans le futur continuum du Forum, on pourrait éventuellement le diviser en thèmes d'échanges (Passé et présent)  à titre de "fils" de départ.

    Par exemple : Souvenirs du Lycée , Maintenant. Toute suggestion, avis et discussion à ce propos seront les bienvenus.

  • #2

    Pierre Blangero (samedi, 30 mai 2015 11:48)

    Bravo Michel !
    Aussitôt dit, aussitôt fait.
    Dans ton mail tu aurais pu rajouter le lien vers ce forum pour qu'on y vienne encore plus vite

  • #3

    Michel B (samedi, 30 mai 2015 12:05)

    Excellente idée, je n'y avais pas pensé. Je renvoie un mail à tous avec le lien direct vers le Forum qu'il suffira de placer ensuite en "favoris" dans le navigateur.

  • #4

    revest alain (samedi, 30 mai 2015 18:27)

    ça à l'air d’être simple et fonctionner

    à plus

  • #5

    Michel H (dimanche, 31 mai 2015 18:16)

    Bravo Michel B. Quelle réactivité! Proposition...exécution dans la foulée; ça, c'est de l'efficacité! Il faudra que tu me montres comment procéder pour créer ce forum, et pour y insérer un film (très bien choisi par ailleurs). à très bienrôt

  • #6

    Michel Berlin (lundi, 01 juin 2015 07:03)

    Eh oui! "Le temps de l'amour, le temps des copains et de l'aventure" : tout un vaste et souvent ambitieux programme de jeunesse en perspective................................alors!

  • #7

    Michel Berlin (mardi, 02 juin 2015 10:31)

    Je rebondis sur ma propre évocation de la piscine par un souvenir flash qui me vient, comme ça, croisé avec l'appel lancé par Pierre-Jean envers le surveillant "Bébé Rose".

    "Bébé rose" j'en ai entendu parler par la suite en Avignon quand j'y exerçais. Il était le psychologue d'une maison d'enfant des alentours. C'est une assistante sociale de mon équipe dont le compagnon était l'éducateur chef de cet Institut Médico-Educatif dont je connaissais le Directeur qui avait prononcé son nom.

    Mais pour moi le souvenir de "bébé rose", parce qu'il était blond ondulé avec la barbe peu apparente sous une peau de visage rose, reste marqué par la construction en cours de la piscine dont nous voyions alors la grue dépasser depuis la fenêtre de l'étude de troisième, il me semble. C'était au troisième trimestre avec l'arrivée des beaux jours et des premières feuilles. Et c'était juste en face de notre fenêtre ouverte. Il me semble bien que c'était l'année (de 3ème pour moi) où Paul-Jean Truc Vallauris avait son bureau juste derrière le mien. Qu'en dis-tu PJTV?

    En ce temps là, le bureau du "pion", comme celui des profs, était situé sur une estrade en bois, sorte de chaire, qui le surélevait. Ça ne nous choquait pas.

    Ainsi était-il sans doute symboliquement marqué qu'enseignants et élèves (celui qui s'élève dans et par la connaissance et n'est donc pas qu'un simple "apprenant" comme on dit maintenant dans les ministères) n'étaient pas encore à la même hauteur... Inégalité de fait porteuse d'effet symbolique, qui n'avait à priori rien de frustrant, d'humiliant ou de démobilisant mais qui pouvait, en revanche et selon ce qui était attendu, par une saine émulation, susciter quelque vocation à ... s'élever... aussi.

    Je revois même ce Pierre de Ségovia ( c'est son nom) écrivant, écrivant sur son estrade avec un stylo bille noir et blanc, très fin, très "classe", que je trouvais pour ma part très beau

  • #8

    Roger Bonjean (mardi, 02 juin 2015 11:04)

    Michel pour le Juke de la piscine ou du "grand caf", en 62 je me souviens de Richard Anthony qui écoutait siffler le train, le malheureux ne l'a pas entendu 50 ans après.
    Pour l'étude du soir en 61-62, il y avait un pion ancien qu'on appelait Churchill (sous toute réserve, ma mémoire doute!) qui passait ses 2 heures sur des tableaux pointillistes. N'est-ce pas Gilles, Paul-Louis, Rémy et les autres...

  • #9

    Michel Berlin (mardi, 02 juin 2015 14:31)

    Salut Roger le Breton du Grand Sud. Oui, je me souviens bien de Churchill, nous en parlions la dernière fois avec Paul Jean Truc-Vallauris qui se souvient bien mieux que moi encore de ses dessins pointillistes. Ce "Churchill" (c'était son surnom) figure sur la photo des profs que j'ai mise ci-dessous. C'est le 7ème à partir de la gauche du 3ème rang.

    Quant au train de ce pauvre Richard, qui avait repris une tournée partiellement télévisée avec des anciens comme lui (et comme nous donc), en effet il ne sifflera plus... de la même manière, même si nous, nous continuerons encore longtemps j'espère de l'entendre dans nos souvenirs.

  • #10

    Michel Berlin (mardi, 02 juin 2015 14:54)

    Je n'ai pas parlé du "Grand Caf" c'est vrai! Ça ne m'est pas venu directement. Sans doute pour oublier le choc que j'ai eu il y a deux ou trois ans en retournant à Digne me refaire : devinez quoi? Un "boul", bien sûr, "What else"?. Arrivé en haut : l'horreur du vide ressenti! Un trou dans les habitudes et les repères convoquait comme un trou en moi. Plus de grand café ! Ils nous l'ont démonté comme aurait dit Coluche en parlant de la mer. Ils ont "osé" s'attaquer à ce monument de l'histoire de moultes générations de Lycéens et bien au-delà à celle de tous les Dignois.
    Autre coup, j'ai appris que Danielle Pechey , la fille du "patron" qui était la copine de mon copain Etienne Granon, serait aussi décédée, comme ce dernier.
    Ça fait beaucoup de disparus ensemble qui tout à coup nous manquent...comme ce "Grand Caf". Manquerait plus qu'ils nous enlèvent "notre" "Boul"!!!

    Je lance par ailleurs un appel à Jean-Louis Liénart, qui vient de laisser un mot sur le livre d'or, pour qu'il m'envoie son adresse mail, ainsi je l'ajouterai à la liste de diffusion pour ce Forum.

  • #11

    Alain Revest (mardi, 02 juin 2015 17:59)

    Nous pourrions peut être demander à Marcel Bonnafoux ( distingué entrepreneur de T P) de construire aux Roche un forum identique à celui de Rome.
    Nos réunions gagneraient en solennité. Pour le paiement des matériaux , il s'adressera aux trésoriers.
    Bonne journée à tous

      P.S. : ne restez pas au soleil comme moi, il tape vraiment fort sur la tête !!!
    Alain

  • #12

    Michel H (mardi, 02 juin 2015 19:50)

    Excellent ce juke-box! difficile de s'en décoller. Que de souvenirs attachés à ces succès inégalés... Nostalgie et plaisirs! A consommer sans modération.
    Merci Michel B

  • #13

    Pierre-Jean Roche (vendredi, 12 juin 2015 17:37)

    L'article écrit par M. Berlin pour la dernière réunion est paru ce jour sur Haute Provence Info.
    Qu'on se le dise.
    Des nouvelles de la campagne : la poule de la fermière mue !
    P-J

  • #14

    MB (vendredi, 12 juin 2015 18:33)

    A ma ferme hier, avec la fraiche rosée du matin, ça sentait plutôt le thym, la lavande et le romarin... Moralité il vaut mieux bien choisir sa campagne ! Ah!Ah!
    MB

  • #15

    NICOLE BRIOLE OTTAVI (vendredi, 12 juin 2015 22:34)

    De mon escapade romaine en me promenant sur la VIA SACRA qui mène au FORUM je ne peux que penser à vous et à notre dernière rencontre en attendant celle très prometteuse au LAVERQ. Une pensée particulière pour Pierre-Jean initiateur du site et bien sûr pour Michel qui sait si bien donner vie à ce FORUM.
    Mais c'est promis la prochaine fois je parlerai de la piscine.
    NB

  • #16

    Michel Berlin (samedi, 13 juin 2015 06:28)

    Merci beaucoup pour tant de gentillesse! Bonnes "vacances romaines" alors, peut-être sans la fameuse Vespa toutefois. Encore que... A bientôt pour un retour à notre piscine des années soixante.
    MB

  • #17

    Pierre Blangero (mardi, 16 juin 2015 19:00)

    Je vois qu'il y a des amateurs de contrepèteries odorantes !
    Connaissez-vous la philanthropie de l'ouvrier charpentier ?
    @+,
    Pierre.

  • #18

    Marie hélène gassend (mardi, 23 juin 2015 23:02)

    Merci Michel pour la musique de la piscine. Oui cela fait remonter de lointains souvenirs.MH

  • #19

    Michel Berlin (mercredi, 24 juin 2015 09:33)

    Et oui Marie-Hélène, c'est fait pour ça. Et pour avoir le plaisir d'en partager éventuellement l'émotion de quelques uns... ici sur ce Forum d'échanges.
    MB

  • #20

    alain Revest (jeudi, 02 juillet 2015 14:41)

    Nous avions convenu que le but de notre association était" de favoriser les échanges et le partage d'expérience entre les membres"
    L a journée magique du Laverq fut l'illustration parfaite de ce but

  • #21

    Michel Berlin (mercredi, 23 décembre 2015 14:28)

    Joyeuses fêtes de fin d'année à toutes et tous les gassendiens du Forum.
    Jean-Paul Daumas nous a fait un petit cadeau de fin d'année. Recopiez ce lien, collez-le dans votre barre de navigation, cliquez et ... vous retrouverez un instant nos 20 ans.
    http://www.maixuan.me/?page_id=1929


Dans nos rares moments de calme et de solitude pouvait parfois venir nous trotter dans la tête à l'insu totale de notre plein gré off course et entre une dissertation de philo, une partie de volley et une série de problèmes de maths, cet air qu'on entendait aussi dans tous les juke-box...Vous étiez toutes si jolies en effet  ... Qui n'a pas de souvenir de slow langoureux dansé sur cet air-là?


Les profs dont on se souvient

 

Raynaud entre rigueur et honnêteté...

 

par Gérard Mathieu

 

 

 

Une anecdote sur une attitude rarissime de Raynaud : une seule phrase de lui m'a obligé à en écrire des tonnes pour la décrypter, mais quelle phrase !!

 

 

 

C'était un Lundi comme les autres , le jour du plus grand nombre de suicides. L'hiver en plus, une matinée noire. Certains se lèvent du pied gauche , ou  se coupent en se rasant, ou  renversent le café au lait sur le devoir de Maths, ou cassent un lacet, ou glissent dans l'escalier, ou marchent sur une m....  ,ou découvrent un pneu du vélo à plat. Et le pire c'est d'avoir oublié sa blouse grise comme le ciel , ...  "Noir c'est noir , gris c'est gris", comme chantait Johnny. Et il n'y avait plus d'espoir pour ceux qui avaient bâclé les 3 ou 4 exercices du devoir hebdomadaire à rendre; certains attendaient le Dimanche soir et même une partie de la nuit. Surtout l'hiver quand la neige appelait à faire du ski et à remettre au dernier moment, à rentrer lessivé, et qu'il fallait encore s'atteler à ce satané devoir de maths qu'on n'avait pas terminé et qui vous accaparait l'esprit. Et c'était pareil tous les Dimanches ; et Raynaud qui skiait lui aussi et rentrait frais comme une rose. On pouvait toujours rêver qu'il se casse une jambe, car on était méchants, mais cela n'arrivait qu'aux autres, pas à lui. Il ne devait jamais s'enrhumer. Les microbes n'avaient pas de prise sur les équations de son cerveau car ils n'arrivaient pas à les résoudre! Il devait tracer avec ses skis des tangentes à des ellipses, paraboles, hyperboles et autres courbes dans la neige, ce qui l'empêchait de tomber! Il lui arrivait même, lors de sorties en car au ski avec des élèves, de leur demander de réciter ou de calculer des formules de maths, comme cos a - cos b , cos2a , cos(a-b) , sin pi/6 , tan(pi-x), donner les solutions de l'équation du second degré, la dérivée de u/v, de u.v. , les limites (je parle des limites car j'ai bafouillé au tableau quand Raynaud m'a demandé de lui sortir la définition, d'où un zéro et la menace d'une colle le "jeudi au cachot noir").

 

  Ceux qui ont eu Raynaud se souviennent qu'il ramassait les devoirs donnés le Lundi précédent suivant un ordre aléatoire, en général par rangées, mais pas toujours, car comme il nous regardait, il devait avoir ses têtes : telle rangée le N°1 telle autre le N°2, jusqu'à 3 ou 4, et souvent il disait :

 

"----encore un peu du 3", surtout si le 3 était plus difficile, car ils n'étaient pas d'égale difficulté ; il y eut des changements dans les rangées avant son arrivée, d'autres faisaient l'impasse sur un devoir sur lequel ils séchaient ou qu'ils n'avaient pas terminé (comme Baret qui ne s'est pas fait prendre) ; ce tirage au sort plaisait au prof car çà nous préparait aux difficultés inégales de la vie !

 

 Il se trouve que par chance on avait une ou deux heures de philo avec Bernard , avant d'avoir Raynaud ; et des retardataires en profitaient pour terminer le devoir de maths (en se mettant au fond de préférence) ; Bernard ne nous surveillait jamais , bien qu'il n'écrive pas au tableau , car soit il dictait , soit il parlait (Sartre, Camus, Kant, les Grecs, Platon (la caverne), la liberté, l'épistémologie, " Y-a-t-il un progrès moral ? " , son expérience d'ex-légionnaire ) ; Raynaud nous avait raconté que quand lui était élève, il s'amusait avec les autres élèves à planter des couteaux sur les tables pour faire peur au prof de philo ! C'était Descartes contre Kant !! (Et il avait affiché aux murs de SA classe des citations de Descartes) ; je pense qu'il adorait dans les maths la beauté des démonstrations, plus que leur utilité.

 

 Donc pour certains  c'était noir, gris pour d'autres et lumineux pour les plus chanceux, comme au Loto

 

 Après 68, cela ne devait plus être possible, il fallait l'égalité de la difficulté, je ne sais pas comment Raynaud a fait ; quand j'ai voulu faire comme lui avec mes élèves, l'inspecteur n'a pas voulu, c'était en 1971

 

   Bref, ce lundi-là, Raynaud avait l'air sombre en entrant et on prévoyait une catastrophe, car c'était la première fois qu'il n'avait pas son pas glissant et décidé qui skiait sur les difficultés ! ; il ramassa nos devoirs tête baissée, ce qui n'était pas son genre, on a pensé que le ski s'était mal passé, peut-être qu'il avait loupé la tangente sur une courbe sans dérivée qui se repliait sur elle-même !

 

 Il retourna à son bureau et on attendait nerveusement les résultats des devoirs de la semaine précédente, quand soudain il revint vers nous les mains vides, et dit avec une voix de désespéré  , en regardant dans le vague:

 

 ----????----

 

 Mais qu'a-t-il pu nous annoncer au point que je me sente obligé de vous le faire savoir ?? (Mais non ! il n'a pas dit,  comme RF, qu'il allait démissionner !)

 

 Il a plutôt fait une annonce impossible, impensable de sa part, on ne l'a pas reconnu, ce n'était plus lui , on aurait pu penser qu'il serait un suicidé de plus du Lundi noir ( mais par quel désespoir ?)

 

" Eh bien voilà, je vous annonce que je n'ai pas fait mon travail ! Je n'ai pas corrigé vos devoirs ! Vous avez le droit de me siffler !! «, dixit le professeur Raynaud.

 

 

 

 Nous avons cru pendant une seconde que Maître Raynaud plaisantait, mais son air grave et absent le démentait.

 

 Siffler ou huer Raynaud ou même les autres profs, c'était du suicide en général! ( je dis en général car Sieur Varcin s'était fait huer en Seconde quand il avait dit qu'il ne savait pas que pour l'éclipse de 1961 on pouvait regarder le Soleil à l'œil nu pendant la totalité !

 

Bref, il y eut un tel silence après cette annonce que nous n'osions plus bouger, et on entendait même dans le couloir les pas du surgé qui traquait les élèves retardataires ; puis , après une minute d'attente interminable sous son regard oppressant , il retourna au tableau et écrivit son cours comme d'habitude, comme toujours.

 

 Lui demander des explications était impensable, ce n'était pas lui qui expliquait, c'est à nous qu'il demandait d'expliquer et de démontrer ! Il ordonnait et on exécutait ! On n'inversait pas les rôles !

 

Qui aurait eu l'audace de le siffler, ou même de le remercier pour sa franchise ? Mais certains ont pensé que c'était peut-être de l'humilité, de la vanité ou de la fausse modestie ? Pour moi, c'était plutôt de la sagesse, ce en quoi je me trompais, comme on va le voir plus bas.

 

En sortant du cours, nous étions encore abasourdis et sonnés, aucune remarque entre nous ce jour-là, mais nous avons dû en parler plus tard entre nous.

 

Je n'ai jamais raconté cette anecdote à quiconque, ni même rappelé aux autres, car on l'a vite oubliée. Et puis à moi aussi il m'est arrivé de ne pas avoir corrigé à temps des devoirs (Qui prétendrait n'avoir aucun défaut ?), cependant en général on n'en parle pas si on est fautif car chacun a son amour-propre.

 

 

 

Il se trouve que j'avais préparé cette deuxième partie il y a déjà un certain temps et je pensais  l'envoyer après la première, mais je remettais au lendemain car je la trouvais un peu trop courte.  Puis, en la relisant hier soir, j'ai pensé à une citation dans la bible : "L'humilité précède la gloire" (18:12 "Les Proverbes"). Mais pouvait-on appliquer cela à Raynaud ?

 

 Bof! Je l'enverrai demain, pensais-je, ça suffit largement, et j'allais me coucher ...

 

C'est alors que je fis un horrible « mochecar » (pardon: un cauchemar) : je me retrouvais dans un cimetière, sans savoir comment, et j'entendais Raynaud se retourner dans sa tombe. Voilà qu' il apparait soudain devant moi, dans la même classe que 55 ans auparavant. Nous sommes en 1963, je suis debout au milieu des autres et je le vois me regarder comme il nous a regardés ce jour-là,  il me dit  :

 

---"Taisez-vous, Mathieu, vous n'avez rien compris : un mathématicien comme moi ne cherche pas la gloire, il n'a ni vanité ni humilité, il ne connait que l'honnêteté avec un grand « H », car on ne peut comprendre les mathématiques qu'en étant honnête ; j'ai bien envie de vous mettre un zéro et de vous envoyer au cachot Jeudi pour avoir pensé cela! "

 

Je tremblais à l'idée qu'il avait lu dans mes pensées, et tous les autres qui me regardaient d'un air effaré ....Puis tout s'effaça, il était rentré sous terre et je me retrouvais seul.

 

Je courus hors du cimetière, il me fallait retourner vers le futur, et moi qui croyais la flèche du temps irréversible (1), peut-être que RF pourrait m'aider, car si moi je suis en 1963, je peux le rencontrer lui aussi !

 

 Puis tout devint noir.

 

 Je me réveillais trempé de sueur. Etais-je encore dans le passé en classe ou dans le cimetière? J'étais tombé du lit, ma femme attendait mon réveil, elle me  dit que j'avais hurlé :" Ce n'était que de l'honnêteté !" , et elle attendait mes explications. Alors je lui racontais toute l'histoire...

 

 ----"Très bien, dit-elle, ça t'apprendra à penser du mal de tes professeurs ! Et puis il te faut en finir avec ces souvenirs qui remontent au déluge, ce sont des histoires à dormir debout,  ainsi qu' à tes citations bibliques comme si tu étais un moine. Tu te prends pour un médium qui aurait des flashes, ne me dis pas que tu lis dans les pensées ! Ce cauchemar est un avertissement pour t'arrêter, tu devrais prendre l'air plus souvent " etc...etc...

 

 Et elle ajouta : " J'espère que tu ne vas pas aller au cimetière voir sa tombe, et dire que tu as eu des visions ?? "

 

                                                          Gérard Mathieu

 

(1) Note de Michel Berlin responsable du site et camarade de classe de Gérard Mathieu depuis la sixième jusqu'en Math. Elem en 62-63. Tout le texte concerne nos anciens profs  Raynaud  et Varcin à travers le ressenti sensible de Gérard Mathieu, certes anecdotique, mais aussi personnel et non dénué d’une certaine sensibilité poétique. Ce passage, fait en revanche allusion à une conversation actuelle et privée avec notre ami et ancien prof de physique Robert Faverge. C'est à propos du concept de flèche du temps, quelque peu subjectivement complexe à appréhender.

Le temps, nous rappelait R. Faverge, apparait en effet sous une triple dimension : l'expansion de l'espace-temps, l'augmentation de l'entropie (le désordre), la perception psychologique du temps qui passe. 

 

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Commentaires: 8
  • #1

    Jean-Yves Huertas (dimanche, 18 mars 2018 18:13)

    Bonjour,


    Je suis un ancien élève interne du lycée Gassendi ( 1958-1965 ).

    Mon nom était Jean Yves Huertas.

    J'aimerais avoir des conversations téléphoniques avec d'anciens élèves du Lycée, parler de la vie des élèves à l'époque et de Digne.

    Éventuellement : récits de vie. Possibilités : conversation sur actualité ou Histoire.

    Serait-il possible de placer une "annonce" sur le site, avec mon adresse mail ?

    J -Y Huertas
    Voici mon adresse mail : jean-yves.vuidard@wanadoo.fr

  • #2

    Michel Berlin (dimanche, 01 avril 2018 12:08)

    Un grand bravo et un grand merci à notre ami et nouvel adhérent Claude Savornin, qui, s'il sait se servir magistralement de ses doigts de fée parisiens pour réparer et embellir les corps, ne manque pas de se servir aussi et au mieux de la sensibilité poétique de ses mots pour réparer nos souvenirs et embellir nos âmes.

  • #3

    Marie-Hélène Gassend (mardi, 03 avril 2018 08:25)

    Nouveau sujet:
    Je suggère une fraîche poésie sur la découverte de notre sénilité !

  • #4

    Michel Berlin, Modérateur (mardi, 03 avril 2018 08:29)

    Allez, chiche! Si, selon le proverbe, "c'est celle qui dit qui y est", le site a hâte d'accueillir avec bienveillance l'humour de ton projet de rafraîchissement poétique, Marie-Hélène... Tu pourrais aussi t'y lancer et nous secouer ainsi la sénilité. Telle, pourquoi pas, "la liberté guidant le peuple", c'est l'image de fraicheur du tableau de Delacroix qui me vient en rêve à ce propos. Tu prendrais, ce faisant, place de muse curative, incitant vaillamment au rafraichissement subtil par la poésie...les petites vieilles et petits vieux que nous sommes, autrement, en risque de devenir .

  • #5

    André Peyron (samedi, 28 avril 2018 20:18)

    Avant que la sénilité nous gagne j'aimerais soumettre à votre mémoire encore infaillible ces quelques vers, écrits il y a peu, à la faveur d'une réminiscence émue. Et puisqu'il a plu à Gérard Mathieu d'évoquer le personnage, permettez moi d'ajouter ma pierre à l'édifice.

    A Maurice Bernard

    Entrés chez Gassendi par un hasard fantasque
    Parmi les escoliers nous étions quelques uns
    Qui avaient érigé leurs fêtes et leurs frasques
    En principes de vie sortant du Droit commun

    Nonobstant les effets des petits matins blêmes
    Avec ponctualité, c’était un point d’honneur,
    Nous venions affronter Platon ou Démosthène
    Et parfois le courroux d’un certain professeur

    Certains ont fait paysans, scientifiques, notaires,
    Toubibs ou professeurs, mécanos ou tribuns
    Mais s’ils s’en sont allés chacun à sa manière
    Ces anciens chenapans gardent un point commun

    C’est d’avoir pour toujours l’indélébile marque
    Qui leur fut apposée quelque part dans l’esprit
    Et, même à leur insu et sans qu’ils le remarquent,
    Qui les suivra partout, et veille sur leurs vies.

    Et tous ont découvert que ces belles formules
    Ces pensées élevées, ces contes, ces récits
    Leur feraient dire un jour, sans être ridicules,
    C’était bien d’être là, et Maurice… Merci !

    André Peyron
    Fréjus 12.04.2018

  • #6

    Revest (vendredi, 04 mai 2018 17:02)

    Je voudrais vous rappeler deme signifier votre participation a notre visite du musée de Quinson et au repas qui suivra
    Sachez que sans vous je nepeux rien faire et pourtant je dois réserver
    S V P répondez : oui , non , ou m.... , pensez à vos camarades ..

    Pour répondre à Mathieu ,effectivement Reynaud avait affiché ceci de Descartes:

    Du général au particulier
    Du simple au complexe

    Ce n'est pas ludique; tout projet scientifique doit ètreabordé decette manière

  • #7

    mathieu (dimanche, 13 mai 2018 18:02)

    Revest a l'air de bien se rappeler des affiches de Raynaud sur les murs de la classe
    Il y en avait une autre au-dessus du tableau que je voyais tous les jours , donc je me souviens du début, mais pas de la fin :

    "Analyse : supposons qu'il existe des x tels que "P" soit vraie : alors "C"
    Synthèse : rejetons l'hypothèse à base de l'analyse ..." ...etc...
    (aux plus forts de continuer, j'arrête là car je ne prétends pas être sûr de la suite)
    "Analyse sans synthèse n'est que ruine du problème"
    "Je démontre d'abord, j'affirme ensuite"

  • #8

    Mathieu (dimanche, 20 mai 2018 22:25)

    J'ai bien apprécié le poème de Peyron à propos de notre philosophe Bernard qui parlait souvent de liberté, je me souviens qu'il n'aimait pas les contraintes ; la philosophie permets de rendre notre vie plus cohérente , plus réussie , elle lui donne un sens et nous rends plus libre , et je regrette de ne pas avoir plus lu de textes des anciens Grecs


L’ascension selon Saint Raynaud

 

Par Gérard Mathieu

 

  

 

               C'était l'année du Bac, on était en Mai, Raynaud avait commencé son cours, rien ne présageait la suite.

 

 

             Ce jour-là c'était peu avant le Jeudi de l'Ascension.

 

 

            Le Jeudi, on faisait un devoir de deux heures en classe, je ne sais plus si c'était tous les quinze jours, ou bien si on avait cours, peu importe.

 

 

            Soudain un élève leva le doigt sans transition. Je pense que c'était Cézilly, celui que R.Faverge avait soupçonné de regarder à l'envers la feuille d'interro. de son voisin, sur la vitre de la fenêtre à côté de lui. Et il l'avait menacé de l'envoyer à Barcelonnette. Je le sais parce que j'étais derrière lui, car je suis toujours placé là où il faut et même là où il ne faudrait pas que je sois. Si ce n'est pas lui, je vais me faire laminer, mais j'ai l'habitude, demandez à Berlin.

 

 

          Sa question inattendue nous a surpris :

 

-"Monsieur, est-ce qu'on aura congé pour le Jeudi de l'Ascension " demanda-t-il comme si c'était une question  d'algèbre.

 

 

          Nous l'avons regardé comme s'il avait commis un meurtre, car c'était une question idiote : Raynaud, pensait-on, était son propre dieu et son propre maître, et il y eut un malaise.

 

 

         Nous étions sûrs qu'il ferait son cours ce Jeudi et que cette question l'énerverait car il ne l'avait pas prévue. Nous non plus d'ailleurs, sauf ceux qui l’avaient préparée en douce avec l'élève.

 

 

         Et donc on attendait avec fatalisme une réponse négative, sèche et sans appel, du style : " Vous devez penser à votre avenir", ou bien : "Vous faites comme vous voulez», et on se doutait qu'il y aurait alors ce jour-là un cours irrattrapable et Raynaud serait voué aux enfers.

 

 

          On entendait ses neurones qui s'agitaient pour trouver une réponse plausible, il nous semblait voir dans ses yeux comme un animal en cage  pris au piège et qui rugissait en essayant de sortir, puis on voyait presque sur son front un système d'équations qui n'avait que des solutions imaginaires, il n'arrivait pas à trouver une solution rationnelle et réelle.

 

         Les quelques secondes qui s'écoulèrent parurent durer des heures, on ne respirait plus, certains regardaient l'élève d'un œil mauvais comme s'il était responsable d'une catastrophe annoncée...

 

 

          Soudain, quelques agitations de neurones plus tard, la solution réelle, unique, du système descendit prendre la place de l'animal dans ses yeux. Mais il préféra biaiser au lieu de nous la donner franchement et nous annonça en riant en lui-même de sa bonne plaisanterie :

 

 - "Savez-vous ce que répondit le commandant d'une école militaire à ses élèves qui lui posaient la même question? Il leur dit d'un ton catégorique : " Je ne connais qu'une ascension, c'est celle vers l'école polytechnique, rompez !!"  (Plaisanterie déjà connue, Raynaud a fait comme s'il en était l'auteur, l'école était peut-être l' X, celle où l’on porte bicorne)

 

 

            Puis, très vite, Raynaud ajouta en baissant la tête et en regardant par terre :

 

- " Bien sûr que vous aurez congé pour l'Ascension ".

 

           Mais personne ne fut dupe, car le ton n'y était pas. Ce n'était pas son genre d'éviter de nous regarder en parlant.

 

 

           Nous étions tellement abasourdis et sonnés que nous avons cru avoir mal entendu, qu'il allait se reprendre, rectifier, dire qu'il ne fallait pas rêver... 

 

Je ne sais plus si on le remercia. L'élève remonta dans notre estime. Certains cherchèrent plus tard si la Saint-Raynaud se trouvait dans le calendrier ou dans l'Evangile selon Saint-Matthieu. Il y eut même un élève qui jura avoir vu une auréole sur la tête de notre prof !!  

 

 

          Voilà donc la véritable histoire de l'Ascension selon Saint-Raynaud. Mais on ne sait pas ce qui s'est passé les années précédentes et suivantes. Peut-être que quelqu'un nous le dira !

 

 

          Mais attention !! Tout ce qu'a dit Raynaud est véridique, à quelques mots près (qui oserait me soutenir le contraire ?), cependant mes impressions, commentaires, digressions, intuitions, longueurs, visions, hallucinations, peuvent être contestables et prêter à sourire ...

 

  

 

           En conclusion, deux minutes en classe peuvent durer une éternité. Le temps semble se dilater ou se contracter. Certains parlent de temps psychologique (mais çà on le verra peut-être dans une prochaine anecdote plus scientifique)  

 

                                                                                   Gérard (celui qui n'est pas modéré) (1)

 

(1) Note du... "modérateur" responsable du site : Ou plutôt : " celui qui ne se croit pas modéré mais qui l'est néanmoins. " MB

 

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La muse appelant à libérer du joug de la sénilité la jeunesse poétique qui se cache encore en nous....
La muse appelant à libérer du joug de la sénilité la jeunesse poétique qui se cache encore en nous....

Souvenir d'enfance

LE COULOUBROUX DE MON ENFANCE

 

 

 

 

 Le Couloubroux de mon enfance

 

                                            Ne connaissait pas la télévision

 

Mais il y avait de la neige en abondance

 

Et du monde dans toutes les maisons

 

 

 

Epicerie, bistrot, école,

 

Maréchal-ferrant et joueur d’accordéon,

 

Curé et maîtresse d’école,

 

Et les bambins jouaient à califourchon

 

 

 

Il y régnait une grande convivialité,

 

Toute l’année et pas seulement au temps de l’Avent,

 

Et aussi une hospitalité,

 

Qui faisait le bonheur des estivants

 

 

 

Et si les familles applaudissaient aux bonheurs

 

Comme nulle autre,

 

Elles savaient se soutenir en cas de malheur

 

Des uns et des autres.

 

 

 

Les personnes âgées étaient respectées,

 

Les fiancés étaient pleins d’espoir,

 

Les mamans se retrouvaient aux lavoirs,

 

Les papas étaient aux champs au printemps et en été.

 

 

 

On y percevait des bruits familiers,

 

Depuis le bucheron frappant sur sa cognée,

 

Jusqu’aux coqs chantant, toujours altiers,

 

Et aux bergers amenant paître vaches et moutons bien alignés.

 

 

 

La vie s’écoulait au rythme des saisons,

 

Et aussi de l’école pour filles et garçons,

 

Avec en hiver la luge et le ski,

 

Et en été , le « Bès » et les cabanes que l’on construit.

 

 

 

A Noël, auprès de la crèche, c’étaient les treize desserts,

 

Et l’on faisait scintiller bougies et feux d’artifices sur le sapin vert.

 

Lasagnes et Merlan frit nous réchauffant du froid de l’hiver,

 

Les enfants rêvant aux cadeaux qui allaient leur être offerts.

 

 

 

Au Jour de l’An, on se prêtait à une tradition :

 

Les enfants devaient se rendre dans toutes les maisons,

 

Où en échange des vœux ils recevaient des sous, papillotes, mandarines et bonbons.

 

Il ne fallait pas y déroger sous peine de véritable punition.

 

 

 

Fin Janvier, il y avait la « fricasse »,

 

Et c’était la fête lorsqu’on tuait le cochon,

 

Qui permettait de remplir la besace,

 

Avec les salaisons, pour se rendre en excursion.

 

 

 

Au printemps, on ramassait escargots, morilles et mousserons,

 

Qui agrémentaient omelettes rôtis et chapons.

 

C’était la dernière distraction avant la fenaison.

 

 

 

En été, la coupe des foins emplissait nos poumons d’odeurs sublimes,

 

Sous le soleil et le panorama des cimes.

 

Puis il fallait rateler et charger la « liaille »,

 

Et emprunter jusqu’à la grange la « draille »

 

 

 

L’été c’étaient aussi les estivants, en 203, Aronde, 2 cv ou Traction avant,

 

Les « Doriphores » comme les nommaient « le Boniface »

 

Qui craignait, aux jeux de boules de ne pas parvenir à faire face,

 

A ceux qu’il s’ingéniait à qualifier d’ »envahissants ».

 

 

 

En fin d’été c’étaient les moissons,

 

Qui nécessitaient de multiples bras,

 

Et se terminaient par de grandes collations,

 

Pour redonner de l’énergie, tombée au plus bas.

 

 

 

A l’automne c’était la chasse,

 

Et il fallait remplir la « biasse ».

 

Il y avait toujours une soigneuse préparation,

 

Des fusils et des sites d’action.

 

 

 

Nos chiens courants n’étaient pas des lévriers,

 

Mais ils savaient débusquer les lièvres des touffes de genévriers,

 

Et l’on entendait les coups de tromblons

 

Résonner au plus profond de l’horizon.

 

 

 

C’étaient aussi les lèques,

 

Qui se louaient par quartiers,

 

Du Laverq, au Fanget et à Péloussier.

 

On n’avait pas besoin de l’autorisation de l’évêque.

 

 

 

A Toussaint, le rituel était de se rendre au cimetière,

 

Pour rendre hommage aux aïeux,

 

En portant des fleurs et récitant des prières,

 

Et en aidant, pour s’y rendre, les plus vieux.

 

 

 

Les fruits rouges sauvages, c’étaient les framboises,

 

Et les fraises qu’on cueillait dans les bois des voisinages.

 

Les pommes et les noix  couvraient toutes les saisons.

 

Il n’y avait pas, à l’époque, d’importation par avion.

 

 

 

Mais le goût en était mémorable,

 

Et le parfum en embaumait toutes les tables.

 

 

 

En Hiver les veillées étaient fort appréciées.

 

Même si, pour les enfants, le « marchand de sable » y passait.

 

Elles procuraient, dans les chemins enneigés, onglées et froid aux pieds,

 

Mais qui, en jouant à « cachette », rapidement disparaissaient.

 

 

 

Trois jours par semaine, passaient des marchands ambulants,

 

Annonces par des coups de klaxon stridents,

 

Chausseur, Marchand de vin, boucher,

 

Epicier, poissonnier, boulanger.

 

 

 

Les plus apprécies des enfants étaient les épiciers,

 

Où l’on accompagnait nos grand-mères non pas pour acheter des cahiers,

 

Mais des sucettes, caramels et surprises,

 

A la condition de leur faire la bise.

 

 

 

L’un d’eux arborait sur son fourgon la formule :

 

« Si vous vous levez tôt buvez du café Calédo »

 

Et il fut affublé, ainsi que son fils de ce dernier mot.

 

Il n’aurait pas pu faire de même avec une mule.

 

 

 

Les boulangers plaçaient  des petits pains

 

Tout au fond des volumineux sacs de pains,

 

Qu’attendaient impatiemment les bambins,

 

Pour tremper dans le café au lait le matin.

 

 

 

 

 

Aubert, Vernet, Rémusat, Roche et Reynaud,

 

Pécoul , Mounier, Clariond, Guieu et Arnaud,

 

Bayle, Magaud, Liotard,

 

Roux, Savornin et Bernard,

 

 

 

Tels étaient les seize noms des familles, originaires de ce village,

 

Composé de la Viére, du Serre et du Bas-village,

 

En périphérie duquel, trois  »campagnes » d’estivage

 

Servaient pour stocker les fourrages.

 

 

 

Au bistrot, c’était « le Guste »,

 

Qui n’avait rien du grand « Auguste »,

 

Lequel avait mâté avec  ses légions,

 

Les habitants de notre région.

 

 

 

 

 

Mais il était fort sympathique,

 

Avec sa mine biblique ;

 

Il était le rendez-vous des dimanches et de l’été,

 

Avec des jeux de boules à satiété.

 

 

 

Et il savait, à l’occasion,

 

Retrousser ses manches, pour donner un coup de main

 

dans les maisons

 

Avec pour seule reconnaissance le vin et le pain.

 

 

 

A l’épicerie, c’était « la Laure » Roux.

 

Elle n’avait rien d’un supermarché,

 

Mais il faisait bon y démarcher,

 

Dans les odeurs de la morue séchée et du sucre roux.

 

 

 

Monsieur Mounier était le maréchal-ferrant,

 

Qui s’inquiétait de savoir si ses clients s’étaient sustentes en revenant des champs,

 

Avant d’actionner marteau, soufflet et tenailles,

 

Pour préparer les équidés pour l’été et la bataille.

 

 

 

Le « Dédé Clariond y était la vedette,

 

Avec traction avant et tracteur quand il épousa la « Ginette »

 

On l’avait aperçu vêtu de bleu –marine et coiffé de la « tarte «   des chasseurs alpins,

 

Avant de partir pour la guerre d’Algérie un matin.

 

 

 

On disait de Léopold Roux qu’il était souvent malade « tout petit »

 

Devenu agriculteur, il disait, très occupé : »je n’ai pas le temps »

 

Il entourait sa propriété de barbelés, pour que cela dure longtemps.

 

Il apparut que, lorsque prisonnier en Allemagne, il s’était bien endurci.

 

 

 

Désiré Magaud était un vénérable cantonnier,

 

Qui, sur la nationale, avec sa brouette, s’affairait,

 

Et, parfois même, comptait les véhicules qui passaient,

 

Paix à l’âme de ce brave homme qui « chiquait » et  que l’on ne peut oublier.

 

 

 

Mais vint un jour, hélas,

 

Qui sonna pour l’école le glas

 

Car trois élèves seulement y étaient enseignes le soir et le matin,

 

Yvette et Francette Pécoul et Claude Savornin.

 

 

 

Il fallut alors se résoudre à l’émigration,

 

Par le Dodge jaune à phares blancs vers une nouvelle destination,

 

Le collège de Seyne et Paul Trotabas,

 

Comme tous les enfants des environs, des hauts et des bas.

 

 

 

Ainsi va la vie et l’évolution,

 

Qui a depuis, bien modifié les villages de notre région,

 

Et nous fait nous remémorer avec quelque nostalgie,

 

Ces temps révolus, envolés comme par magie.

 

 

 

Car ainsi en est –il des souvenirs d’enfance,

 

Et de faits que l’on croirait à jamais disparus dans un passé trop lointain,

 

Mais qui peuvent ressurgir en abondance,

 

Des âmes au fond desquelles ils ne se sont en fait jamais éteints.

 

 

 

 

 

Il en est de même pour nos souvenirs du lycée Gassendi

 

Qui nous ont conduit à créer une association,

 

 Pour  échanger nos souvenirs de dortoir, réfectoire, cours et récréations

 

Et même des punitions qui nous ont été infligées dimanche et samedi.

 

 

 

Et nous ont fait  faire un saut dans le temps

 

De cinquante trois ans.

 

 

 

 

 

Claude Savornin, Paris, le 24 10 2018

 

Autre souvenir d'enfance : Premiers transports scolaires


 

                                                                          

 

LE DODGE JAUNE A  PHARES BLANCS

 

 

 

 

 

Mon parcours d’écolier a été rythmé par un son particulier,

 

Le ronronnement du moteur d’un Dodge de l’armée américaine,

 

Qui cinq des sept jours de la semaine,

 

Nous emmenait étudier,

 

 

 

Vers le pays des pénitents blancs,

 

Au collège de Seyne et ses maîtres,

 

Avec sa couleur jaune et ses phares blancs.

 

Conduit par cinq chauffeurs de mains de maître.

 

 

 

Il dégageait une impression de force et d’autorité,

 

Par la façon dont il était charpenté,

 

Et semblait se jouer des ornières, de la boue et de la neige,

 

Passant même sur le verglas par temps de neige.

 

 

 

Avec lui , on se sentait en sécurité,

 

Même la nuit et par temps de brouillard.

 

On savait qu’il avait expérimenté,

 

Pendant la guerre ses antibrouillards.

 

 

 

Né aux Etats-Unis,

 

Il est venu libérer notre pays

 

Et a achevé sa carrière avec brillance.

 

Témoignons lui notre reconnaissance.

 

 

 

Du fait de sa hauteur,

 

Le concierge devait aider les plus petits pour franchir le marchepied.

 

Mais grâce à sa largeur,

 

Il avait trois banquettes, sous lesquelles on logeait nos petits pieds.

 

 

 

Au fur et à mesure du circuit,

 

On se serrait,

 

Pour accueillir les camarades qui montaient,

 

Alors qu’il faisait parfois encore nuit,

 

 

 

Et ce, surtout lorsque parvenus aux Jurans,

 

Et plus encore aux Auches, où résidaient les Chabrand.

 

Et il fallait ensuite grimper le Marcheillais,

 

Avec le grondement du moteur qui enflait.

 

 

 

Il était très pratique le samedi

 

Pour ranger nos skis,

 

Lorsqu’il nous conduisait au grand-Puy, l’après-midi,

 

Où les frères Jaubert nous enseignaient le ski.

 

 

 

Parfois cahotés, lorsque le changement de vitesse grinçait,

 

On basculait tous en bloc vers l’avant,

 

Mais on se rétablissait  rapidement dans l’autre sens.

 

Et il en était de même lorsque le chauffeur freinait.

 

 

 

Le surplomb dont on bénéficiait

 

Par rapport au conducteur,

 

Nous permettait de suivre le jeu de ses mains et de ses pieds;

 

Si bien qu’on finissait par connaître  le fonctionnement par cœur,

 

 

 

De ce monstre d’acier,

 

Qui pouvait, en fait, rouler presque en douceur,

 

Si celui qui l’actionnait,

 

Le faisait du fond du cœur.

 

 

 

Et admirateurs

 

Que nous étions, de cette mécanique

 

Authentique,

 

Nous rêvions d’être à la place du conducteur.

 

 

 

Si, le matin,

 

Le calme était au quotidien,

 

Avec nos cerveaux et nos yeux encore embrumés,

 

Il n’en était pas de même en fin de journée,

 

 

 

Où cris, disputes et refrains,

 

Traduisant  le trop plein d’énergie enfermée,

 

Dans le trajet du retour éclataient,

 

Comme orage dans un ciel serein.

 

 

 

Au grand regret de notre surveillant

 

Et même  du chauffeur, qui en chemin,

 

Nous menaçaient pour le lendemain,

 

D’en informer nos enseignants.

 

 

 

Avec ses trois essieux il “braquait” mal,

 

Et il fallait une force d’animal

 

Et s’y  reprendre à plusieurs fois,

 

Pour poursuivre le chemin en certains endroits.

 

 

 

Nous reconnaissions son bruit de fort loin,

 

Et les jours de vaccinations,

 

C’est sur lui que nous comptions,

 

Pour nous ramener à destination, du plus près au plus loin;

 

 

 

Les yeux fiévreux et mi-clos,

 

Et l’épaule douloureuse,

 

Après que le Docteur Maclaud

 

Ait procédé à la piqûre  malheureuse;

 

 

 

Que nous redoutions,

 

Mais que nous subissions,

 

Alors que certains pleuraient,

 

Dans l’odeur de l’éther et le bruit des aiguilles qui bouillaient.

 

 

 

Les cinq conducteurs qui nous étaient affectés,

 

Représentaient pour les enfants que nous étions,

 

Plus que des héros de cape et d’épée,

 

Pour savoir maitriser ce prodige de force et de locomotion.

 

 

 

L’un d’eux, qui se nommait André Rampon,

 

Etait tout petit et, sous son béret, avait un air fripon.

 

Il avait peine à actionner les pédales et la direction,

 

Et, au ras du bas des vitres, apparaissait son champ de vision.

 

 

 

Paix à l’âme de ce brave homme,

 

Qui nous a si souvent transportés,

 

Alors que hauts comme trois pommes,

 

Nous étions trop souvent enclins à le plaisanter.

 

 

 

Ce cheval de feu est maintenant,

 

Au paradis des combattants.

 

Mais il restera à jamais gravé dans nos souvenirs d’enfants,

 

Comme tous ceux qui l’ont conduit,

 

Maurice ,Emile , Guy, André et Laurent,

 

Et réparé: Abel, jour et nuit.

 

 

 

 

 

Claude Savornin

 

Paris,

 

09 Décembre 2018

 


Dimanches soirs et lundi matin à Gassendi

Gérard Mathieu se laisse aller "tragi-comiquement" à sa manière pince sans rire (jaune) dans le texte qui suit et que vous trouverez ci-dessous, autour de l'angoisse bien connue du Lundi matin...

Ça nous prend  à l'école et nous poursuit parfois toute une vie d'ailleurs...

Pour les Internes, il me revient que ce choc de reprise était atténué par la préparation, à considérer comme adaptative, que constituait celui de la "rentrée"  "tristounette" du Dimanche soir...   Il fallait quitter la chaleur de sa maison douillette, de sa famille, de sa chérie ou de ses rêves d'enfants puis d'ado, pour retrouver la froideur sombre de l'étude et du dortoir ...avant le réel traumatisant des interro du lundi matin plus ou moins préparées pour gâcher le weekend ...                    

                                                                                                                 M.B.

 


O temps!  Suspend ton vol...

O TEMPS ! SUSPENDS TON VOL !

 

 

 

                                                                                                                        

 

                                                                                     Tragi-comédie fantastico onirique temporelle 

 

 

 

                                                                                                    Introduction

 

  AVERTISSEMENT : Certains pouvant trouver dans ce qui suit une connotation pathologique , la lecture de cette micro saga est fortement déconseillée aux personnes stressées , négatives , déprimées à 150 % ,  atteintes du syndrome dysphorique du Lundi matin, du "coup de Lune" si c'est la Pleine Lune" (Pleine Lune malfaisante en Afrique Noire pendant laquelle il n'est pas  conseillé de sortir la nuit), ou atteintes du syndrome de trichotillomanie (toc) en s'arrachant les cheveux de désespoir devant le travail à fournir ce jour néfaste, ou celles qui ont peur de recevoir une tuile sur la tête dès qu'elle marchent au milieu de la rue : car c'est le Lundi  de la Lune considérée comme la mesure du temps , qu'on aimerait bien ne pas avoir à mesurer , le blues du Lundi gris , le "Saint Lundi" de jadis qui disait de ne pas travailler , car arriver à se lever un Lundi matin c'est mourir un petit peu.

 

 

> > Il y a des gens qui disent que tous les lundis c'est la Saint Dromadaire car ce jour là tous les "syndromes adhèrent"

 

> > -------Pas mal , me dit ma femme qui lit par dessus mon épaule ,mais tous les syndromes adhèrent ce jour là ,  il n'y aura pas alors une seule personne autorisée à te lire : que celui qui n'a pas de syndrome lève la main !

 

> > -------Mais si ! lui dis-je en levant la main , il en  restera au moins une : moi par exemple

 

> > -------Ah ! Parce que toi tu n'as pas de syndrome ?

 

> > -------Mais si ! sauf que ce n'est pas exactement un syndrome , c'est un poids à trainer : celui de la mémoire à "1 Google" de souvenirs ! je te rappelle que 1 Google était  égal à l'origine à 10 puissance 100 ; c'est donc loin d'être fini car j'ai plus de souvenirs de mon existence que le nombre d'atomes dans l'univers !  c'est épuisant, et comme le  dit à peu près la Bible : "Heureux ceux qui n'ont pas de mémoire , car le royaume des oublis est à eux !" ( Matthieu 5:3' )

 

> > -------Gloups ! Arrêtes , tu vas me faire pleurer; comme introduction c'est noir, très noir , trop noir , tu es un matou noir , un chat noir, les lecteurs vont crier au diable !

 

> > Mais non, je ne suis pas le diable ! Alors ,  comme chante Johnny : "J'en parlerai au diable , il saura m'écouter ... !" ; et il me dira que je ne suis qu'un chat blanc avec quelques taches noires

 

> > -------Disons alors un panda  blanc avec un visage noir

 

> > -------Va pour un panda ! Ce sera mon autre surnom , et puis un panda c'est plutôt tout blanc

 

> > -------Disons panda quand tu es positif et matou quand tu es négatif

 

> > -------Mais je parle de ceux qui sont négatifs dans mes écrits , et non de moi , et point barre par pitié !! Car j'ai pas que çà à faire, moi, j'ai un texte à finir , et c'est pas de la tarte , je sais plus ou j'en suis maintenant et il faut que je termine avant d'avoir un AVC fatal !

 

> > -------Toi cardiaque ? Ce sont plutôt les autres qui vont se sentir mal en te lisant

 

> >  

 

> >  

 

> > Il y a les "travailleurs" qui ont trop fait la fête le week-end, en espérant que le Lundi n'arriverait jamais, que demain serait un autre jour et comme le chante Sofiane :

 

> > "J'me réveille la tête en bois, j'suis pas fier,

 

> >  Encore bourré d'hier ,

 

> > J'ai besoin d'un matin pour me ranger,

 

> > D'un lundi pour tout changer"

 

> >  

 

> > Un Lundi matin, il ne faut pas faire venir un plombier , car il oubliera de remplacer un joint et il y aura une fuite d'eau ! Ni un peintre qui peindra trop foncé ou trop clair ! Ni un jardinier qui vous tondra la pelouse mais vous comptera la taille de la haie dans la facture alors qu'il ne l'a pas touchée , ou bien qu'il l'a taillée avec des escaliers (car çà tangue le Lundi matin) ! ! Ni votre aide ménagère qui vous concocte des projections holographiques de créatures et monstres préhistoriques dans chaque pièce pour vous faire fuir dehors afin de pouvoir nettoyer et faire le ménage sans avoir à subir vos critiques ! Ni aller chez le véto qui se fera griffer par votre chat en lui ayant appuyé sur la queue ! Ni aller chez le dentiste qui vous dit que c'est presque fini 5 secondes avant de vous faire hurler de douleur ! Ni aller chez le garagiste qui oubliera de revisser le bouchon après la vidange !Ni aller vous faire faire une prise de sang par une infirmière qui enfonce l'aiguille à côté de la veine ! Ni faire venir un maçon qui montera les parpaings de votre mur à vue d'oeil car il a oublié son fil à plomb et son niveau , quant aux angles droits c'était bon juste à l'école ! Ni aller au supermarché car la caissière enregistre un pack de 12 bières au lieu de 6 ! Ni oublier de surveiller la balayeuse des classes qui nettoiera le sol de la salle d'informatique après les cours en plaçant les chaises sur les ordinateurs ! Ni  attendre le facteur qui ne savait  pas mettre en facteur un polynome quand il était en 3ème car il oubliait de fermer les parenthèses , et qui maintenant ne peut plus factoriser car il sait ouvrir une boîte aux lettres comme une parenthèse mais il oublie de la fermer (la boîte aux lettres) ! Ni aller au restaurant quand le serveur  n'arrive pas à ouvrir la bouteille de vin et casse le bouchon , vous sert un faux-filet  presque aussi dur que le cœur de votre belle-mère (moi j'ai toujours mon couteau suisse avec une lame de scie) ,  puis  se trompe dans l'addition en vous facturant des pétoncles (késako?) non commandées , et  vous donne la note de la table voisine de 4 personnes  qui avaient carburé au champagne ! Ni prendre de l'essence car au moment de régler on vous dit que c'est en panne avec la carte bancaire et qu'il faut payer en liquide ou en chèque , et horreur! vous avez oublié le carnet de chèques à la maison et vous n'avez pas assez de liquide pour payer le plein d'essence , et il faut laisser une pièce d'identité pour pouvoir retourner à la maison ! Ni aller chez le coiffeur qui vous ratiboise ou vous laisse la mèche de cheveux sur les yeux, ou vous fait une patte plus haute que l'autre car il mesure grosso modo avec le doigt ( moi j'amène toujours un décimètre et tout le monde m'applaudit  ) ; et puis les coiffeurs se souviennent qu'avant ils ne travaillaient pas le Lundi et ils se vengent

 

> >  Et puis il est rare qu'à 8h du matin les plombiers, maçons, peintres, électriciens  soient à l'heure, avec des poches sous les yeux, le transistor à la main pour ne pas s'endormir, la cigarette au bec et le portable qui n'arrête pas de sonner ! Et même s'ils arrivent à l'heure, ils ont toujours oublié du matériel à l'atelier , car ils ont une mémoire nanométrique

 

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> > Mais , allez-vous me dire , pourquoi nous raconter tout çà en insistant sur ce que nous connaissons tous  ?

 

> > Eh bien, c'est parce que nous , pôvres élèves et professeurs de collèges et lycées, à 8h on est devant nos classes bien réveillés , on a intérêt à ne pas avoir oublié nos affaires : les profs de science arrivent en avance avant 8h pour préparer le matériel et les expériences, ils n'ont pas la chance des littéraires

 

> > Et quand on est encore élève on vit dans le futur et non dans le présent  :"Est-ce que je serai interrogé ?, combien j'aurai au devoir de maths que j'ai bâclé ?, etc... ; on se mets à penser :"Vivement quand je serai grand, plus d'école ni de devoirs ni d'interros !" ; on est encore trop jeunes , et c'est le bel âge !

 

> >  Mais le pire c'est d'attendre les résultats d'une composition, enfin çà dépends laquelle et surtout  la façon dont elle est rendue , les insinuations du prof, les fiertés de fausse modestie de ceux qui ont les meilleures notes, les soupirs de ceux qui ont chuté, leur désespoir

 

> > Et il y a aussi les professeurs qui passent une partie de leur week-end à corriger et à préparer, car dans l'enseignement, qu'on soit élève ou prof, il faut préparer sans cesse le lendemain , on ne peut pas vivre au jour le jour, même pendant les vacances , on vit dans le jour suivant : aujourd'hui n'existe pas , on vieillit de 24 h le jour d'avant en travaillant 26 heures sut 24

 

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> > Mais si j'insiste sur le Lundi matin à Gassendi, c'est pour parler de la vie qui s'y déroulait vers 1960, car il manquait un souvenir de cette année là , que je réservais  pour la fin parce qu'il est trop personnel , que je ne peux pas garder pour moi , même si le lecteur dira que ce sont mes affaires et pas les siennes ; mais le méchant n'est pas toujours l'élève

 

> > Alors j'ai préparé le terrain à petits pas d'escargot en parachutant encore ce satané Lundi noir, très noir

 

> > Mais là un break s'impose avec un digestif comme un rhum arrangé

 

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> > MATOU ou PANDA ? (parfois chat blanc, souvent chat noir)

 

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> >                                                         A suivre ... ( peut-être ou peut-être pas... )

 

 

                                                                                                                             Gérard Mathieu

 


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